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mercredi 29 octobre 2008

“Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes”

L’Europe et la France sont en révolution.

Une révolution jusqu’ici pacifique mais ce ne sera pas forcément toujours aussi paisible.

D’abord parce que sommes confrontés aux turbulences extérieures à l’Est, à l’Ouest et au Sud. Le Nord est jusqu’ici moins menaçant parce qu’on n’y rencontre guère de perturbateurs, sinon les banquises polaires et les banquiers américains qui se mettent à dériver…

Aussi parce que nous sommes tourmentés par nos démons intérieurs, domaine où la productivité française n’est pas en reste. Diablotins et anges salvateurs (les anges n’ont pas de sexe bien défini) nous jouent le pipeau de la tentation facile. Et nos compagnons d’aventure européenne font presque aussi bien que nous en matière de petites folies médiatisées…

Les dernières échéances françaises
sont passées au printemps 2008 avec les élections présidentielles . Elles ne contentent pas tout le monde, pas plus que celles de 1981, 1995 ou 2002.

Elles n’engendreront pas forcément une rupture tranquille ni un ordre juste.

Elles ne règleront pas facilement nos “petits” problèmes de gestion collective: compétitivité , croissance, emploi, pouvoir d’achat, retraite , santé etc..pour lesquels les aides publiques ou les dégrèvements d’impôts ne sont pas la panacée. La main aveugle du marché non plus.

Ni les politiques de gestionnaires , ni la fuite dans l’endettement, ni le surf entre les innombrables revendications catégorielles n’apportent des solutions .

Il va nous falloir “entrer dans le match” comme disent les sportifs entre deux bravades et quatre échecs.

Plus haute et plus profonde: l’échéance européenne avant 2009. Notre engagement a été pris il y a cinquante ans, presque dans l’ignorance d’une population qui, à l’époque, s’occupait à travailler beaucoup et entrer dans la course à la consommation.

Nous l’avons pratiquement rompu en 2005, sans bien savoir pourquoi à gauche ou à droite, dans le premier referendum sur un traité constitutionnel qui devait précisément fournir les outils démocratiques d’une meilleure gouvernance. Comment reprendre ce projet qui avait marqué le Second XX° siècle, tout autant que la guerre froide, la décolonisation ou la démocratie de marché?

Encore plus profonds, les troubles des sociétés occidentales sont pratiquement hors de portée des politiciens du court terme qui virevoltent entre deux élections.

Le déclin démographique, bien sûr. Une population où on mettra trente ans avant d’entrer dans la vie et trente ans à mourir pour une petite trentaine d'années entrecoupées d'instabilités professionnelles et amoureuses. Et tout cela pour un coût par tête beaucoup plus élevé que pendant les Trente Glorieuses.

Entre ces deux âges, trente ans pour produire pour les deux autres tiers. Tout en consacrant encore plus de temps aux recherches d’emploi stable et aux recyclages, mais aussi aux divertissements, aux amours diverses , aux familles recomposées, aux conduites d’évasion , écrans divers, spectacles, voyage, drogue, cures psychiatriques, d’amaigrissement et de beauté .

L’encadrement social, qui permettait de relativiser tout cela, s’est délité : famille proche, famille élargie, vie communale, patronages d’églises, de partis ou de syndicats. Bref la dilution du lien social au bénéfice de l’individu narcissique programmé par la publicité dès l’enfance et depuis cinquante ans déjà, comme d’autres l’étaient au communisme ou au national socialisme….Certains ont appelé cela Société de l’éphémère ou Vie liquide.

Et d’où viendront les esclaves pour entretenir cette société de loisirs aimables?

En outre, pour la planète la certitude d’un desastre écologique si on (c’est à dire les autres, pas nous) ne réduit pas sensiblement un mode de vie effréné producteur de déchets et de risques .

Il n’ y a rien de drôle dans tout cela : il n’est plus que rares rires aux rues…

Il est des moments où on se demande d’où viendront les forces capables de rajeunir tout cela: populations ou religions différentes? vrais leaders ? recours cyclique au général miraculeux? Et si nous nous prenions en mains?

Candide